Les TIC peuvent-elles aider à la participation citoyenne ?

Au hasard de mes balades numériques, j’ai retrouvé cette définition de la démocratie donnée par Robespierre :

« La démocratie est un Etat où le peuple souverain, guidé par des lois qui sont son ouvrage, fait par lui-même tout ce qu’il peut bien faire, et par des délégués tout ce qu’il ne peut pas faire lui-même »

Robespierre, Discours du 18 pluviôse An II.

J’avais utilisé cette phrase voilà quelques années pour un discours que je devais préparer pour un élu. Elle m’avait accrochée, car elle me semblait particulièrement d’actualité dans la mesure où elle reposait vraiment le rôle de chaque citoyen et les limites nécessaires du rôle d’élu.

Alors que comme beaucoup je m’interroge après les élections présidentielles et législatives et à quelques mois des municipales sur la rénovation de la vie politique et le rôle des élus, je trouve que cette définition reste tout à fait pertinente.

Changer les pratiques politiques, changer la posture d’élu afin que ceux-ci ne sentent pas investit de leur fonction pour « rassurer »,« décider » ou « prendre des décisions douloureuses mais nécessaire », mais plus pour animer une démocratie vivante, ou chaque citoyen « fait par lui-même tout ce qu’il peut bien faire ».

Pourtant, comment faire par soi-même quand le travail, le temps passé dans les transports, les charges familiales, les soucis quotidiens prennent les pas sur tout le reste. Comment faire quand l’angoisse du lendemain, ne permet pas d’être disponible et de contribuer à la vie sociale. Comment faire quant pour mieux vivre financièrement il faudrait « travailler plus pour gagner plus ».

Dans un premier réflex j’aurais pensé qu’avec l’avènement des TIC pouvaient changer la donne. Potentiellement oui, le débat sur le rôle des blogs dans la dernière présidentielle ou lors du référendum sur la constitution européenne en témoignent. Cependant, il faut bien constater que ceux qui contribue sont à l’aise avec l’écriture et/ou ont la pratique de la vie militante

Mes fonctions font que je participe à nombre de réunion ou la problématique de l’accès pour tous aux TIC est abordé. On en parle bien trop souvent en terme d’accès aux services, mais bien peu en terme d’usages.

Si les TIC doivent participer à la rénovation démocratique, au sens de la participation citoyenne aux affaires de la cité, il faut une véritable volonté politique pour mettre en œuvre une telle démarche. L’ échelon communale est primordiales et sans doute le mieux approprié. Aujourd’hui il n’est pas rare de voir la création de conseil de quartier pour que chacun puisse participer à la vie quotidienne. Mais quel usage est fait des TIC dans ce mouvement. Quelques communes ou dois-je dire quelques élus s’y essayent . Ils sont souvent isolés, mais les quelques expériences existantes sont vraiment intéressantes. J’ai déjà cité à ce propos Grigny, Brest… Il sera intéressant de suivre les prochains travaux de la rencontre mondiale de la démocratie participative qui se tiendra à Lyon en décembre prochain. Il sera également intéressant de voir comment cette question de l’usage des TIC par les populations sera pris en compte dans les prochains programme municipaux et comment ce positionneront les différents candidats sur leur politique de développement de TIC., car posé la question de l’usage des TIC pour le développement de la démocratie locale c’est également posé la question de la modification de l’exercice du pouvoir local. Cette question sera abordée lors de la prochaine biennale de la m@ison.

Mais faudrait-il donc attendre des seuls hommes politiques que des orientations allant de le sens d’un usage massif des TIC au service de la participation citoyenne se développe.

Je l’ai déjà écrit sur ce blog, je suis profondément convaincu que les associations se réclamant de l’éducation populaire ont plus que jamais un rôle à jouer. Il faut que les populations puissent en toute conscience « délégués tout ce qu’il ne peut pas faire lui-même ». Une action sur le terrain de développement des usages, dans le cadre d’une vision humaniste de la société est nécessaire. Encore une fois il faut que tous ceux qui oeuvre en ce sens réfléchissent aux enjeux des TIC et fassent entrer dans leur démarche une pédagogie qui prennent en compte l’outil du 21 ème siècle et ses potentialités.

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