Casse du service public ! Il est difficile de se taire !
Il n’est pas dans mes habitudes dans ce blog d’aborder les questions de politique générale et de donner mon avis sur l’évolution de la société française mais la gravité des mesures annoncées hier par Nicolas Sarkozy me font sortir de la règle que je m’étais fixée. Au cours de mes différents billets je vous ai régulièrement fait par de mon attachement au service public et aux valeurs qu’il porte. Le train de mesures annoncées hier ne sont pas, comme l’a précisé le chef de l’état, un plan de rigueur ou d’austérité, c’est une véritable transformation en profondeur des principes de solidarités et d’égalités portés jusqu’ici par notre société. Les économies envisagées remettent profondément en cause la notion même de d’accès pour service public et la fonction de cohésion social qui lui était jusqu’à ce jour dévolu.
Le chef de l’état l’a précisé: « il s’agit que l’état aide les plus démunis d’entre nous ». Et en effet en restreignant les capacités d’intervention du service public, il prédestine celui-ci de ne s’adresser et travailler exclusivement pour ceux qui en on le plus besoin. Si l’idée peut paraître a première vue généreuse elle est en fait dangereuse. La richesse du service public c’est qu’il s’adresse à tous favorisant ainsi:
- la mixité sociale: le service d’éducation, le système de soins, la formation sont autant de domaine où il est important que les différentes couches sociales de la population puissent se croiser, partager, s’enrichir mutuellement de toutes leurs expériences.
- la solidarité; pas l’ouverture à tous évitant ainsi le phénomène de ghetto: il n’y pas de service pour les pauvres, puis celui des classes moyennes, puis des plus riches
- l’équité: ce n’est pas la situation sociale des personnes qui permet l’accès à tel ou tel service, mais les besoins de tel ou tel individu.
Les réformes engagées remettent de fait en cause tout ceci et donc par contre coup la cohésion de la nation. A très court termes nous aboutirions à l’instauration d’une société non pas à deux vitesses mais à trois :
- celle de ceux qui souffrent le plus et pour qui la société offrirait des services minimums.
- celle de ceux qui auraient les moyens de vivre et qui pourraient accéder aux services privés de formation, de santé,…. mais tout cela aux prix d’une gestion rigoureuse de leurs ressources et l’abandon de l’accès à tout ce qui ne serait pas vital, mais qui est pourtant essentiel à l’épanouissement individuel et collectif: la culture, les voyages,….
- ceux qui auraient les moyens de s’assumer, sans l’aide de personne, une éducation de qualité, l’accès à la culture, au vacances,….
Voilà pourquoi, à mon sens, il est important, de soutenir tous ceux qui aujourd’hui se mobilisent pour sauver le service public partout ou il est remis en cause dans:
- le secteur de l’enseignement où des milliers de postes vont être supprimés
- l’audio-visuel où on ne sait pas encore ou nous mènera la disparition des revenus financiers générés par la publicité
- la santé par la mise en oeuvre des franchises médicales et le dé-remboursement de nombre de médicament
- la recherche, la culture, les transports
- …..
Le service public a besoin de rénovation, j’en suis le premier convaincu, mais ce n’est pas en le coupant de ses moyens, en le restreignant à une seule partie de la population que l’on y arrivera. Il y a quelque mois Nicolas Sarkozy indiquait qu’il mettait en oeuvre sa politique de civilisation. À chacun aujourd’hui de savoir vers quelle civilisation nous devons aller. Pour ma part mon choix est clair, ce sera vers celle qui met au coeur l’être humain, la réponse à ces besoins, dans un esprit de solidarité, d’équité, de fraternité et de liberté !