A écouter la radio , il est difficile de ne pas avoir d’angoisse face à la crise financière. Je ne suis pas économiste et encore moins un féru des placements boursiers. Mais si j’entends bien les commentateurs, il s’agit de la crise d’un système basé sur des valeurs financières virtuelles. Je traduis: il s’agit d’une crise financière ou l’argent n’existe pas physiquement, de l’argent que personne ne peut voir dans son porte-monnaie.
Hors pour enrayer cette crise et pour permettre de sauver le système, le gouvernement américain s’apprête à injecté 700 milliard de dollars soit l’équivalent environ de 3000 € par foyer américain. Cet argent la n’est pas virtuel, il est bien réel!
A contrario de l’économie virtuelle, il y aurait l’économie réelle. C’est celle qui s’appuie notamment sur les sources de production, l’industrie. On trouve un certain nombre d’économistes ou de personnes qualifiées qui nous mettent en garde sur les conséquences du désastre. Rien d’étonnant, me dis-je, puisque même dans cette économie réelle, le choix est fait non de faire profiter des fruits de leur travail les salariés, mais de rechercher le profits maximum pour les actionnaires. Et voilà que le virtuel rejoint le réel ou l’inverse.
Faut-il alors s’étonner que les ouvriers de la fonderie de l’Authion, refusent les 20 licenciements programmés et menacent de faire sauter leur usine ! Délire, perte de repère ou exaspération face à la destruction des sources de production alors que dans le même temps tant de milliards de fonds publics seront consacrés à sauver un système qui privilégie donc l’argent fictif… Je vous invite à ce propos à lire le livre de Gérard Mordilla « les morts et le vivants » qui sous forme romancée ne décrit ni plus ni moins les mécanismes de ces deux mondes qui s’entrechoquent, celui du travail et celui de la finance, et les conséquences désastreuses pour les plus faibles.
Si c’était un jeu virtuel, on pourrait en rire ! Mais la loi des places boursières a des conséquences bien réelles sur le devenir de milliards d’être humains.
Alors faut-il avoir peur de cette irruption du virtuel dans nos sociétés? Je le suis déjà exprimé à ce propos. Rien n’est ni blanc ni noir. Le virtuel permet aujourd’hui à des millions de personnes, comme votre modeste contributeur, de s’exprimer, de découvrir de nouveaux univers, de nouvelles cultures. Ces rencontres virtuelles débouchent elles aussi sur des rencontre bien réelle. Gilles Chabré le rappel dans son dernier billet. Même si pour ma part j’aurais préféré une abrogation pur et simple du fichier edvige, il faut bien constater que la mobilisation virtuelle à permis une prise en compte réelle des inquiétudes de milliers de personnes face aux fichages d’une grande partie de la population.
La question n’est pas de savoir s’il faut avoir peur du virtuel, mais bien plus de savoir comment la maîtrise de ce monde virtuel n’est pas l’apanache des quelques milliers de personnes, mais une affaire citoyenne. Chacun peux sans doute à la place ou il est se poser en permanence la question suivante :quelles actions mener, quelles démarches entreprendre, quels engagements pour garantir que toute évolutions technologiques reste au service du plan grand nombre, au service de l’intérêt général ? Ce sont des enjeux majeurs du développement des TIC !
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