Je voudrais rebondir sur l’excellent billet de Bruno Devauchelle ; apprendre à écouter, une compétence essentielle ! Dans ce billet Bruno insiste sur le fait que « …les mots ne sont rien s’ils ne se traduisent pas ensuite dans des réalités concrètes, mais ils sont tous dès lors que certains qui les écoutent les reprennent pour ensuite agir… » et souligne que justement bien souvent il en reste que des mots qui ne servent qu’à amplifier le phénomène d’annonce et en l’occurrence l’annonce de nouveautés qui n’en sont pas.

Le titre de son billet pose la nécessité d’avoir les compétences pour décrypter ce que les mots cachent ou se qu’ils annoncent ou n’annoncent pas ou encore transforme une réalité. j’avais pour ma part invité à la réflexion, sur ce même principe sur une autre compétence nécessaire, celle de décrypter l’image.

Le billet de Bruno m’invite également à partager un leitmotiv qu’avait un de mes professeurs de philosophie et que j’ai fait mien: apprendre à s’écouter ! Je retrouve dans le propos de Bruno la même exigence d’écouter chez l’autre ce qu’il a réellement à dire. Pour ma part j’invite en permanence les personnes avec qui je travaille à le faire, et l’exercice est bien moins simple qu’il n’y paraît.

Chacun à des certitudes, des idées, des partis-pris et heureusement ! Mais cela ne doit pas être un frein à l’ouverture d’un dialogue constructif. Combien de fois j’ai pu écouter des prises de paroles dont le seul objectif étaient soit de valoriser soit de défendre coûte que coûte le point de vue développé. Un dialogue est constructif que si on se laisse le temps d’entendre ce que dit l’autre, ce qu’il cherche à proposer et la confrontation des idées peut alors permettre de les conjugués, de définir les axes sur lesquels il peut y avoir accord ! S’écouter c’est savoir desceller chez l’autre le bout de chemin que l’on peut parcourir ensemble et bien évidemment savoir aussi se dire en se respectant que nos chemins ne se croiseront jamais ! Tout le monde est-il respectable ? Pour ma part je pense que oui sauf quand les grands principes qui fondent le respect des êtres et des cultures ne sont pas le fondements des idées défendus.

Ce n’est pas facile de s’imposer ces principes au quotidien. Ce n’est pas toujours facile de ne pas se dire que l’on a toujours la bonne réponses, ce n’est pas facile dans cette société ou tou vous invite à régler rapidement les problèmes de ce donner le temps du dialogue. Je ne suis pas d’y arriver systématiquement, mais je m’y efforce. Cette démarche m’a permis ses dernières années, je l’évoquais dans un précédent billet, des rencontres extraordinaires, avec des gens dont je ne partage pas leur vision de la société, mais avec qui j’ai su trouver les 20% d’accord sur lesquels nous pouvions construire de beaux projets.

Si dans le titre de ce billet j’ai rajouté le « s' », c’est que je crois que dès lors ou l’on est cohérent avec soi-même et que l’on s’efforce d’écouter l’autre, on peut avoir l’exigence que l’autre écoute, avoir l’exigence d’un dialogue.

Ceux qui font acte d’éducation ont une responsabilité particulière. J’ai pour m’a part apprécié et retenu la leçon! Si on habitue chaque enfant comme le propose Bruno à écouter et décrypter le sens des mots, à exercer son sens critique face à l’image, il est fondamental d’y ajouter le respect d’autrui qui passe déjà par l’écoute réciproque.

Être respecté et écouté est un droit, apprendre à partager ce droit participe à la construction de rapport humain harmonieux. La démocratie s’en verrait renforcée et revitalisée. Ce n’est pas rien à un moment ou notre gourvernement fait preuve d’un autisme particulièrement prononcé.