Les logiciels libres et les collectivités territoriales: un choix politique qu’il faut accompagner!
Dans le monde des Technologies de l’Information et la Communication deux évènements récents sont l’occasion de s’interroger sur le rôle jouer par les collectivités territoriales à propos de la défense et la promotion des logiciels libres.
L’APRIL vient de lancer une campagne d’adhésion qui interpelle notamment les collectivités territoriales sur la dimension politique de la défense des logiciels libre.
L’association Ville Internet vient de remettre ses labels à 203 communes . Dans l’attribution de ce label la référence aux logiciels est un des critères de l’évaluation des différents projets et services mise en oeuvre par les communes.
Un certain nombre de commune et d’administrations se sont tournées ces derniers mois vers les logiciels libres notamment autour des outils de la bureautique et la création des espaces web. La première approche est bien souvent économique. Vu la situation des collectivités territoriales et la prochaine disparition programmée de la taxe professionnelle on ne peut décemment pas les en blâmer. C’est une porte d’entrée qu’il faut accompagner pour que de l’approche financière on puisse compléter l’approche philosophique. Les différentes associations et autres porteurs de projets peuvent y contribuer lorsqu’elle sont amenées à accompagner des projets notamment lié aux usages citoyen des TIC. À la m@ison c’est une ligne de conduite que nous nous sommes donné, en abordant systématiquement cette question lors de nos différentes interventions.
Pour promouvoir et défendre de les logiciels libres, les collectivités territoriales peuvent être dans des démarches d’exemplarités ainsi que dans des démarches de sensibilisation et d’accompagnement des personnels de la fonction territoriale , des partenaires et des habitants.
Les démarches d’exemplarités:
Le choix éclairé des logiciels libres.
L’exemplarité en la matière consiste à se poser systématiquement la question de savoir si lorsque l’on met en oeuvre des projets faisant appellent aux TIC, les alternatives crédibles existent dans le monde de l’open source. Alternatives crédibles car il ne faut pas que cette volonté de soutenir les logiciels mettent en péril la réalisation des projets. Les équipes municipales ne seraient pas crédibles, et cela ne servirait en rien la promotion des logiciels libres. Les alternatives crédibles existent en
- bureautique (notamment avec Open Office),
- navigation web et les messagerie (Firefox, thunderbird,….)
- création de site, (spip, drupal, tipo 3,…. et bien d’autre)
- création d’extranet (egroupware, ovidencia, …..)
- ….
Des organismes comme l’Adulact, la veille pointu de Framasoft sont autant de point de chutes pour les directeurs de service informatique.
Les démarches de sensibilisation et d’accompagnement.
Les personnels des collectivités et administrations.
Déployer les logiciels libres dans une administration ne se décrète pas. C’est une volonté politique qui doit être accompagnée, tant du point de vue de l’explication de l’orientation politique prise que de la formation aux outils. Trop de collectivité qui ont décidé de déployer par exemple la bureautique libre, n’ont pas pris le soin et le temps de former leurs personnels. Hors comment demander à des salariés de passer d’un outil à l’autre, sans formation en leur demandant les mêmes services sans leur donner le temps de s’adapter et/ou de se former. C’est d’autant plus important que nombres des personnes , confrontées à cette situation, considèrent au bout du compte que leur collectivité fait des économies sur leurs conditions de travail en leur donnant des outils bureautiques de base qualités. La formation et l’accompagnement évite cet écueil à deux titres, car elle montre concrètement que ce ne sont pas des outils de seconde zone, bien au contraire, et que c’est l’occasion de présenter la philosophie du logiciel libre. D’un point du regard financier des agents, c’est également montrer que l’économie du libre ne se fonde pas pour l’essentiel sur les logiciels, mais sur l’accompagnement qui en est fait. Pour les villes c’est un argument essentiel, elles ne misent pas sur les outils, mais sur les personnes qui les utilisent.
Les animateurs et bénévoles de l’accès pour tous.
Il en est de même pour les usagers et partenaires des projets de l’accès pour tous, que la collectivité soutient . Signifier aux encadrants des projets que la collectivité territoriale ne mettra pas à leur disposition des logiciels propriétaires, ne doit pas uniquement s’accompagner d’un argumentaire économique , mais bien plus sur une argumentaire philosophique que tout animateurs a le devoir d’entendre et d’y réfléchir. Repositionner les logiciels libres à travers les valeurs de partage, de solidarité, d’accès pour tous aux TIC sont des arguments qu’il faut mettre en avant.
En terme de formation des encadrants bénévoles et professionnels, il faut également revenir dur quelques principes :on ne forme pas aux usages des TIC pour que p tel ou tel grand trust en tire des bénéfice. Beaucoup de personnes arrivent dans les espaces publics numériques, pour être former à word ou excel. Dans nos sensibilisation des publics et nos formations d’animateurs, à la m@ison nous prenons soin d’habitude d’utiliser les bonds termes. Je prend souvent l’image suivante. Dans une auto école on apprend pas à conduire telle ou telle marque d’automobile, on apprend à conduire une voiture. Dans un EPN ont doit corriger son langage et prendre l’habitude de former au traitement de texte, au tableur, à la présentation ,….etc. On peut et à mon sens on doit présenter les différentes alternatives propriétaires et libre et on doit expliquer pourquoi on fait le choix de travailler avec les logiciels d’open source.
Les publics
C’est l’expérience que nous avons à la m@ison. Cette démarche a abouti cette année à mettre en oeuvre des modules de découverte de linux à la demande de nos publics. Pour avoir encadrer ces premiers modules, je peux témoigner que les participants sont alors tout à fait réceptif aux arguments philosophiques et près à s’engager dans une démarche qui leur demandera peut-être un peu plus d’investissement en temps et en formation.