Quand les TIC sont vecteur de déshumanisation, ou l’exemple de PAM AFFELNET.

Quand les TIC sont vecteur de déshumanisation, ou l’exemple de PAM AFFELNET.

affelnetToute évolution majeure de la société, toute découverte nouvelle peut produire tout et son contraire. Ce fut le cas pour la découverte de l’atome dont les techniques qui en sont issues peuvent permettre des applications dans le domaine de la médecine et tuer des milliers de personnes à Hiroshima et Nagazaki. Les TIC n’échappent pas à la règle. J’ai suffisamment vanté dans ce blog les atouts des TIC pour me permettre régulièrement d’en dénoncer les travers.

En place dans plusieurs académies depuis quelques années, le logiciel PAM AFFELNET, vise à zéro commission dans le cadre de l’orientation des élèves. Dans ces sites, les conséquences ont déjà été dramatiques pour des centaines de jeunes. Comme tous les parents du Rhône, je viens d’y être concrètement confronté. Sans vouloir généraliser un cas personnel, mon expérience m’a amené à considérer qu’il y a des domaines ou rien et surtout une technologie froide comme l’informatique ne peut remplacer un échange de pédagogues autour de l’orientation d’un élève qui prend en compte certes les résultats scolaires , mais également la personnalité de l’enfant, ses motivations profondes, ses atouts et également ses faiblesses.

Impossible avec la froideur du logiciel d’envisager de mettre un élève dans une classe pas parce qu’il a toutes les compétences requises, mais parce qu’au regard de son vécu , de son tempérament, de sa nature profonde c’est en le désensibilisant qu’il progressera.

Impossible de prendre en compte le travail personnel fourni toute une année par un enfant  pour rattraper ou être presque au niveau afin d’accéder à l’orientation profondément souhaitée.

Impossible pour un chef d’établissement  de jouer les équilibres de niveau dans une classe pour permettre à tous d’avoir une véritable chance de réussir.

Dès lors, je vous laisse imaginer les conséquences à long terme, sans parler des possibilités de contrôle accru des responsables d’établissement. Les responsables académiques ne s’y sont pas trompés qui qualifient dans leurs notes administratives ce dossier de sensible.

Je m’enorgueillis lorsque je présente le logiciel LEPS créé par la m@ison de signaler que rien ne remplacera une bonne réunion de bilan et que les outils informatiques n’ont que l’utilité de garder la mémoire et fournir des données fiables…mais c’est tout …

ALFFENET est une machine à broyer les voeux. La décision de l’avenir d’un enfant ne peut se réduire à une suite logique de 0 et de 1 dans un logiciel. Il est affaire de motivation, de compétences, de psychologie et d’environnement social, de savoir faire pédagogique … C’est ce subtile mélange qui pourra seul garantir la réussite scolaire de nos enfants, et qu’aucun logiciel ne pourra gérer et c’est tant mieux !

Si aujourd’hui, je coordonne un projet d’accès pour tous au TIC, c’est parce que je sais que l’enjeu est fondamental pour l’avenir de nos sociétés pour  que ces outils ne soient laissés qu’au main de technocrates, de politiques dont la seule ambition est d’en user que pour réduire les coups financiers, ou « sécuriser la société ». Je n’ai pas trouvé trace de la moindre approche ou critique du dispositif ALFFENET sur les sites des fédérations de parents d’élèves. Je ne leur jette pas la pierre, à l’image des fédérations d’éducation populaire, ils n’ont sans doute pas encore mesuré tous les enjeux des TIC. Mais, l’exemple démontre, s’il en était besoin, qu’aucun domaine n’est à l’écart de la révolution technologique et qu’il convient d’en faire une affaire citoyenne. Je ne me lasserai jamais de le crier !

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