J’ai assisté ces derniers temps à quelques rencontres ou réunion consacrées à la conception de dispositifs techniques permettant à toutes la population d’accès aux TIC. Il est vrai qu’environ 45% de la population n’est pas connectée à l’Internet alors que partout se développent les services en lignes, la formation, … Des réflexions sont engagées sur la possibilité de mettre en oeuvre des connections dans les logements sociaux, pour des tarifs très bas. L’agence mondiale de solidarité numérique anime un travail avec la Délégation aux usages de l’Internet sur le matériel de réemploi et la possibilité de mettre à disposition des ordinateurs d’occasion notamment pour les publics les plus éloignés, c’est la marque Ordi 2.0.
Nous avons été quelques uns durant ces rencontres à souligner que dès la conception de ces dispositifs il fallait impérativement penser à l’accompagnement des publics et penser dans ces dispositifs à la place des EPN et plus globalement des toutes les associations travaillant à l’accès pour tous aux TIC. C’est une dimension incontournable, car l’expérience montre qu’il ne s’agit pas de mettre à disposition les outils pour que tous s’en servent. Le plan informatique pour tous mise en oeuvre voici quelques années c’était révélé un échec, et nombres d’ordinateurs c’étaient retrouvés en fond de classe du fait du manque de formation des enseignants.
Non seulement la dimension de l’accompagnement doit être vu mais il me semble encore plus efficace que les acteurs de l’accompagnement soit dès le début associé à tous les dispositifs visant à amener l’Internet dans les logements sociaux, ou mettre à disposition des ordinateurs recycler. Eux seul, du fait de leur proximité avec les publics visés ont l’expertise nécessaire pour prendre en compte la réalité sociale et environnementale de leur publics, et d’imaginer les meilleurs formes pour développer les usages. Car plus que l’accès au matériel il s’agit avant tout d’éducation et de formation.
Il faut de ce point de vue allier les paroles aux actes. Car si tout les concepteurs de ces projet sont, je crois convaincus de la pertinence d’une démarche d’accompagnement, il n’en reste pas moins vrai que lorsqu’il s’agit de parler des financements, je n’ai pas encore vue un de ses projets qui prennent en compte le coût économique de l’accompagnement des publics, laissant ainsi les EPN , associations et les collectivités territoriales bien seuls se confronter à bien des difficultés.
Des pistes de mutualisation des dispositifs et des énergies peuvent répondre à cette préoccupation. Je trouve pour ma part très opportun que les élus du Grand Lyon et simultanément demandés
- à l’agence mondiale de solidarité numérique de travailler sur le matériel de recyclage,
- engagés un travail afin de définir une politique d’agglomération pour lutter contre l’analphabétisme numérique
- et sollicité pour les deux axes les fonds européennes.
Il y a là une cohérence politique en terme d’accès pour tous et de recherche de financement . Je trouve tout aussi pertinent que la ville de Brest s’engage dans une réflexion sur les connections dans l’habitat social après avoir engagée en premier lieu et depuis de nombreuses années une politique offensive de formation aux usages de l’Internet et du multimédia.
Mais en règle générale, l’accompagnement des publics reste le parent pauvre. Ce n’est pourtant pas une étape secondaire mais essentielle à toute politique de lutte contre la fracture numérique!
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