Après les élections municipales : Pas de changement possible sans tous ceux qui souffrent profondément de l’ultralibéralisme !

Je ne saute pas de joie depuis dimanche soir! Bien sûr, comment ne pas se réjouir que la question de l’écologie se soit imposée dans ce scrutin et qu’elle exprime une forte aspiration à la prise en compte des enjeux environnement par …. par qui au juste ?

Ceux qui me lisent, savent que je suis d’un naturel optimiste. Si certes je me réjouis de la claque monumentale infligée au parti présidentiel, je ne peux constater qu’avec amertume l’abstention massive et en particulier dans les quartiers populaires et plus globalement les milieux les plus modestes. Je n’ai pas passé ma soirée de dimanche à écouter les différents débats sur les différents médias. Ma vision est donc sans doute parcellaire, mais à part Y. Brossat, je n’ai entendu aucun autres dirigeants de gauche interpeller le gouvernement sur les leçons de ce scrutin et l’inviter à abandonner les réformes anti-sociales en cours (Retraites, assurance chômage, …). C’est pourtant à mon sens l’acte incontournable d’une véritable bouleversement de situation, alors que les commentaires et contributions des journalistes et des femmes et hommes politiques s’inscrivaient uniquement dans la perspectives des présidentielles. Hors, combien de fois ai-je lu ou entendu ces dernières semaines bien au-delà du PCF qu’il n’y aurait pas de vraie révolution écologique sans que qu’il n’y ait de politique qui mettent au cœur de ses préoccupations la question de la justice sociale et de la juste répartition des richesses. Comment convaincre qu’il faut consommer mieux et autrement quand on a tout juste de quoi se nourrir ?
Tous les grands acquis sociaux de ce pays se sont faits grâce à de grandes mobilisations populaires avant, après ou sans consultation électorale. Cette mobilisation commence à émerger (mouvement des gilets jaunes, les mobilisations contre la réforme des retraites, le mouvement des hospitaliers …). L’alliance vert-rouge est en place dans un grand nombre de villes et de villages. Elle doit être ou rester des points d’appuis, de soutien à ce mouvement populaire nécessaire pour sauver la planète. Réinvestir les quartiers populaires est une un nécessité absolue. Réinvestir c’est écouter, c’est donner la parole, c’est construire. En bref c’est s’engager dans des politiques d’éducation populaire pour permettre de porter de façon consciente et partagée de multiples exigences comme :

  • changer de mode de consommation,

  • exiger des politiques économiques respectueuses de l’environnement et donc en premier lieu le respect des personnes qui la font tourner,

  • redéployer des services publics aux services de l’intérêt général et donc loin des critères de rentabilité

  • utiliser les sciences et les technologies au service

    • du bien être à la ville et au champs,

    • du respect de la liberté individuelle et collective,

    • de la diminution du temps de travail au service du temps familiale et citoyen.

  • … et tant de choses aujourd’hui indispensables pour retrouver la dignité et l’espoir de vivre en harmonie avec la planète.

J’entends depuis dimanche une grande espérance qui s’exprime mais qui, je le crains, reste circoncise à une petite partie de la population comme le souligne si justement cet article d’Hadrien Mathoux publié dans Marianne du 29 juin. Personnellement je ne vois pas dans le résultats de dimanche les éléments qui me feraient croire à cette nouvelle espérance! J’ai bien peur que si elle devait se concrétiser dans les années à venir elle ne soit qu’éphémère ! J’en doute aujourd’hui car quand je lis que la convention citoyenne rejéte l’idée des 28h00 de travail hebdomadaire sous couvert des contraintes économiques, les mesures fortes ne sont pas au rendez-vous de l’enjeu, et l’économie de marché reste la clé de lecture. Face à la crise écologique actuelle il n’y a pas de demi-mesure, les 28h00 pour libérer du temps sont possibles. Il faut oser remettre en cause un système qui privilégie l’actionnariat à la juste rémunération de ceux qui produisent les richesses.

Si depuis dimanche il y a espérance, celle-ci doit s’élargir à cette grande partie de la population qui ne croit plus en rien et n’est porteuse d’aucun espoir collectif. Il faut qu’elle devienne tangible et crédible. L’histoire sociale de notre pays nous enseigne que c’est lorsque ce qu’on appelle les catégories populaires se mobilisent , ce fait entendre et imposent des actes forts que tout peut basculer et devenir réalité. Le capitalisme, par sa violence faite à l’humanité, a toujours imposé ce rapport de force.

Les élections ne doivent pas être une fin en soi, elles doivent être une étape dans la conception et la mise en œuvre d’un projet collectif lui même en perpétuel évolution. Si elles doivent perdurer, elles doivent s’éloigner de plus en plus de la promotion personnelle pour redevenir un outil au service d’un arbitrage de projets collectifs et de valeurs humanistes.

Rien n’est facile et il ne suffit pas de déclamer. Pour ma part je ne donne pas d’autres valeurs à ces quelques lignes que celle de m’aider dans la construction d’un chemin difficile à trouver aujourd’hui. J’ai pour moi d’avoir enfin fait le deuil d’un chemin que je croyais incontournable et absolu1 . J’aspire à trouver d’autres pratiques politiques pour une espérance et des valeurs humaines qui elles restent bien réelles et chevillées au corps. En cela je reste un optimiste indécrottable ! Il faut maintenant dépasser ma paresse bourgeoise, et puisque la création de nouveau mot est dans l’aire du temps, il faut retrouver le chemin de « l’indigna-c-tion »!

1Je reviendrais sur cette affirmation dans une prochaine publication.

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