Pour le commun des mortels que je suis, entendre chaque jour que :
- Ma sécurité dépendra du développement de la vidéo surveillance
- Que je n’aurais plus le droit à la copie privée sous risque de mettre en péril l’économie de mon pays
- Que lorsque je navigue sur internet, je suis régulièrement espionné
- Qu’en utilisant mon GPS ou mon GSM on peut savoir ou je suis à mon insu,
- Que mon temps de cerveau humain disponible sera vendu par la télévision à Coca Cola
cela fait peur !
Le premier réflexe serait de rejeter ces technologies qui quotidiennement font de moi un citoyen surveillé, manipulé, et criminel potentiel…. Pire, j’entendais une récente interview à France Info indiquant que contrairement à ce que l’on pouvait penser les TIC sont vecteur de dégradation des conditions de travail et notamment sont responsables du développement du stress des cadres, en favorisant la confusion entre la sphère privée et professionnelle. Lors d’une rencontre à laquelle Nicole Turbé Suétens m’avait invité, je fus surpris d’entendre un avocat du barreau de Paris considérer que « la société de la surveillance» était incontournable et qu’il faudrait s’y habituer. George Orwell aurait vu juste !
Devrais-je donc me résigner:
- à voir mes enfants rêver à un monde meilleur grâce à la télé-réalité ?
- à penser que les projets technologiques ne seront que vecteur de développement des profits économiques ?
- à exposer ma vie privée devant les caméras des places publiques ?
- à laisser les bien-pensants du « marché » explorer mon ordinateur pour qu’ils puissent me vendre leurs produits ?
Je me refuse de croire à cette évolution inexorable. Utopie me diront certains, qu’importe. (j’y reviendrais, promis)
Le premier réflexe serait de penser qu’il faudrait renoncer à cette formidable avancée technologique. La question ne se pose même plus, cette évolution est inéluctable, et il serait à mon sens dangereux de faire l’autruche.
Alors je me calme et je me dit que sans internet, je n’aurais jamais rencontré des gens aussi extraordinaires comme Denys Lamontagne, Jean Yves Beaudoin, Véronique Kleck, Marie france Kouloumdjian, Bruno Devauchelle et tant d’autres. Des gens que je n’aurais jamais croisé dans d’autres circonstances.
Je lis et j’entends des personnes qui refusent cet état de fait qui prennent la parole, même maladroitement comme moi.
Je vois et participe aux projets des collectivités qui entendent utiliser les outils de communication pour donner la parole aux habitants .
Bien sur, face à ce que j’évoquais au début de ce billet, cela paraît très petit, voir ridicule. Peut-être mais pas inutile. Là où les gens se sont appropriés les outils , ils inventent des usages. Les exemples sont multiples et seront visibles lors de la biennale de la m@ison.
Toute évolution majeure doit, si l’on veut qu’elle reste au service des citoyens, être sous l’expertise et le contrôle avisé du plus grand nombre. A quelques mois des municipales, ces démarches doivent interpeller les élus les plus proches des préoccupations des gens et qui considèrent que seule la population est habilitée à décider de l’avenir de nos sociétés . La mise en oeuvre de plans de développement des usages des TIC n’est pas un effet de mode, mais bien une priorité .
[…] A ce dernier sujet je vous invite à lire l’excellent billet (oui c’est mon avis) de mon collègue Jacques Houdremont : C’est parce que les Tic sont potentiellement liberticides qu’il faut qu’elles soient accessibl… […]