Il est vrai que certaines personnes, souvent intéressées par le développement des Technologies de l’Information et la Communication mais encore éloignées de leurs pratiques, s’interrogent sur le projet de la M@ison, le confondant souvent avec un équipement dédié à la maintenance ou à la formation aux logiciels.
La M@ison, un projet résolument ancré dans une démarche d’éducation populaire.
En lançant le travail sur l’élaboration du plan de développement des TIC en février 2002, le projet fondateur de la M@ison, René Balme, vice président de la Communauté de Communes Rhône Sud et maire de Grigny (69) précisait : « …il était impératif que la collectivité publique s’engage à permettre à chaque citoyen de s’emparer des outils des TIC, si celle-ci ne voulait pas être confrontée à une nouvelle rupture sociale…. » Il comparait à ce moment la fracture numérique, à l’illettrisme de demain. Pour ce faire un certains nombre de parti pris, même si à ce moment les choses n’étaient pas aussi explicitement exprimées ont conduit le travail.
Construire le plan de développement des TIC avec les publics visés, les faisant ainsi auteurs et acteurs de leur propre sensibilisation et formation. Cette démarche a donné une dimension militante à l’action. Elle a fait appel au vécu social et au savoir et savoir-faire des gens et s’appuie sur des valeurs humaines fondamentales :
partage des connaissances
respect et écoute des autres
goût de l’effort
responsabilité
imagination et sens critique
Sensibiliser les populations là où elles vivent.Il s’agit d’une démarche de proximité qui vise à sensibiliser les personnes dans leur environnement, afin notamment de partir sur la base de leurs préoccupations, mais aussi, faire appel au patrimoine social et culturel que chacun de nous porte en lui.
Développer les usages. A différencier des services, on entend par usages le fait que les personnes puissent s’approprier les Technologies de l’Information et la Communication pour ensuite inventer, transformer. Le développement et l’appropriation des usages , c’est inviter les personnes à utiliser les outils à fin de contribuer au débat public, être dans une phase créative.
Des projets en appui sur des contenus. Logiquement la démarche est en appui sur des contenus et dans un partenariat quasi constant avec des centres sociaux, services municipaux, associations, de façon à ce que l’outil devienne un outil d’appropriation du patrimoine culturel humain :
contenu culturel, à l’image du projet « raconte-moi ton fleuve »
contenu d’éducation »kid@rhonesud, jeu d’éducation à la citoyenneté solidarités et le portail des solidarités
Miser sur l’intelligence collective. En organisant des réseaux d’entraide, qui font appel aux savoirs et aux savoirs faire développés par tout un chacun en terme informatique mais aussi en terme de contenu : les lundi Bidouilles, les après-midi usages. En recherchant et en prenant connaissance de projets déjà existants par des visites de sites et le développement des contacts, avec ce soucis constant que l’expérience acquise se partage et ne nécessite pas toujours de reconstruire.
Une mission de service public. Afin de garantir l’accès pour tous, quelque soit sa condition, sociale et culturelle.
Le soutien et le développement du logiciel libre. Non édictée lors de la conception du plan , c’est orientation c’est vite imposée. Qui dit TIC et éducation populaire appelle nécessairement le soutien et le développement du logiciel libre. Le logiciel libre, c’est : un travail communautaire mis à la disposition de tous l’accès pour tous aux mêmes logiciels, quelque soit son niveau social et culturel la possibilité d’adapter le logiciel aux besoins Garantir la pérennité d’accès à ses données (formats ouverts) Une alternative réelle et fiable au monopole de logiciels propriétaires enfermés uniquement dans une logique commerciale et de profit.
La M@ison de la Formation, un équipement de développement social en appui sur les outils du XXI siècle
70 personnes ont participé à la conception et à la mise en oeuvre du plan de développement des TIC. (Mise en oeuvre un an et demi avant l’ouverture de la M@ison). La dynamique enclenchée a permis de toucher plus de 1000 personnes, initier les premiers projets. Les modalités de fonctionnement de la M@ison, ses missions, ses actions sont profondément marquées par cette histoire, par cette approche. La M@ison peut être aujourd’hui défini comme un projet de développement social, enracinant sa pratique dans la réalités quotidienne de notre société et sensibilisant les populations et imaginant et avec elles l’usage des TIC au profit d’un développement harmonieux des individus.
C’est ce qui motive une vie d’équipement dans lequel les usagers ont toute leur place et ne sont pas des consommateurs mais des adhérents actifs du projet. Le comité des usagers formalise la prise de parole des usagers sur les contenus des animations proposées, et prend des initiatives qui participent à la dynamique globale (petit déjeuner des usagers, rencontre TIC Rhône Sud).
Dès le début du plan, a été prévue la mise en place d’une plate forme technique, véritable référent pour les acteurs socio-éducatifs du territoire. La M@ison a logiquement répondu à cette fonction afin que les différentes structures puissent trouver un lieu non pour penser le contenu de leur projet, mais pour imaginer la plus value technologique à apporter à leur contenu. Ainsi sont nés les projets Raconte-moi ton fleuve, le portail des solidarités, le toit du monde,…
Le témoignage de Cécile Lëoen de la Maison du Fleuve Rhône illustre le rôle de pôle ressource de la M@ison :…au delà de ses compétences techniques, la M@ison nous a également apportée toute sa compétence pédagogique afin que l’outil internet soit considéré comme un véritable lien social….
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