Le droit de comprendre, le devoir d’informer, le choix de participer .

Les députés de la majorité ont donc définitivement décidé que le peuple ne sera pas consulté sur le traité européen.

À ce propos j’écoutais ce matin sur France-Info un journaliste de la Croix expliquer (j’ai un mal fou à retenir les noms), qu’il n’y avait guère le choix car les partisans du référendum, s’ils avaient eu gain de cause, auraient eu bien du mal à expliquer le traité européen . Pour lui le projet présenté au référendum en 2005 avait été rédigé de manière à ce qu’il soit compréhensible par tous contrairement à ce traité qui était plus technique et juridique et de ce fait très compliquer à comprendre.

Que ces choses là sont bien dites ! Mais en d’autre terme cela signifie qu’en 2005 tout le monde pouvait comprendre et donc nous étions apte à voter. Mais aujourd’hui nous ne sommes pas assez expert et formé pour pouvoir comprendre le texte et donc pas apte à décider.

Le propos me semble suffisamment grave pour être relevé, et pour interpeller tous ceux qui comme moi interviennent d’une manière ou d’une autre sur l’information, l’éducation et la participation. Il interpelle encore plus fortement au regard des immenses possibilités de circulation de l’information, des diversités et la pluralité des sources d’information offertes sur le net.

Le droit de comprendre:

Je ne sais si c’est un droit inscrit dans quelques traités, constitutions ou autres références, mais il est à mon sens un des préceptes de toute société qui entend s’édifier, se construire avec ses citoyens. Il ne peut y avoir en matière de politique public

  • de décisions inavouables,
  • de décisions prospères sans quelles soient partagées et pour cela comprises ou au minimum co-construites.
  • de sous catégories de citoyen, inapte à l’information donc à la formation ,le débat et la décision.

Le mouvement d’éducation populaire est né de cette volonté de permettre à tous de comprendre son environnement social, culturel, économique, de se l’approprier pour le transformer. L’actualité nous démontre s’il en était besoin que pour que s’exerce une démocratie active, vivante et quotidienne, les mouvements d’éducation populaire ont plus que jamais leur place. Quitte à me répéter il devient important que les organisations qui s’en réclame se positionnent politiquement sur les enjeux des tics et développent des action d’éducation et vulgarisation.Il faut d’ailleurs souligné l’action d’ATD quart monde, du secours populaire, de Handicap Internationale qui par leur programme d’accès aux TIC montre l’exemple contraire et exprime ainsi que le statut sociale ne décide pas de l’ exclusion des évolutions majeures de la société.

Le devoir d’informer:

Si un texte est incompréhensible par tous , soit :

  • Il est mauvais et dans ce cas il faut le récrire,
  • Il s’adresse à des experts de leur domaine et il n’a rien à faire dans des décisions finales qui concernent l’avenir des sociétés, il ne peut « que »les éclairer.
  • Il cache des décisions inavouables ou, dans le cas du traité européen, imposer des dispositions déjà rejetées.

La démocratie est un exercice difficile, exigeant. Il est vrai qu’il est parfois tentant de se dire que pour gagner du temps il vaut mieux prendre les décisions en petit groupe et « on avancera plus vite ». Faux ! Il n’y a pas de décisions qui ne s’appliquent plus rapidement que si elles sont produites collectivement. Savoir perdre du temps pour en gagner plus tard.

Pour ce faire l’information diverse, pluraliste est absolument nécessaire. Rien ne peut justifier qu’elle ne soit pas diffusée sous prétexte qu’elle est incompréhensible. Affirmer cela reviendrait à valider le fait que les règles de vie en société, les décisions institutionnelles ne dépendent que d’une élite de citoyen. Sur ce principe à quoi servirait donc de consulter, et de faire décider tout ceux qui n’ont pas fait de grandes études ? La dérive est dangereuse.

Le droit à l’information est un combat. Apprendre à disséquer les images qui nous arrivent, à vérifier l’information diffusée, voici un autre enjeu majeur de la formation aux médias et aux outils de la communication pour que chaque jeune, demain, sachent prendre des décisions et se faire une opinion en tout connaissance de cause.

Il est du devoir de ceux qui ce sont vu délégué une partie du pouvoir populaire d’informer sur les propositions qu’il font et de favoriser le débat. Il est de la responsabilité des organisations politiques, philosophiques d’organiser et de contribuer à l’organisation du débat contradictoire. C’est en ce sens que j’ai signé la pétition pour l’organisation du référendum.

À l’heure du développement des TIC il devient donc du devoir de la puissance public de:

  • donner la possibilité à tous d’accès à l’internet et aux multimédia.
  • participer et favoriser la formation à l’appropriation et l’usage des TIC en soutenant notamment la fonction de service public d’accès pour tous aux tic des divers espaces public numérique.

Force est de constater qu’avec la disparition des aides aux ECM, on n’en prend pas le chemin.

Le choix de participer.

Bien sur je ne prêche pas pour obliger chacun à s’exprimer sur tout, donner son avis tout le temps, se perfectionner dans tous les domaines. Je plaide pour une action éducative et politique qui laisse réellement à chacun le choix de participer et non pour une société qui laisse une grande partie de la population en dehors de toute possibilité d’intervention.

Nous sommes à quelques semaine des élections municipales. Ces derniers mois, la question d’une nouvelle gouvernance, la participation citoyenne, se sont fait jour. Progressivement les conseils de quartier sont devenus une évidence. J’ai déjà évoqué quelques intiatives qui innovent. La prochaine mandature devrait être marquée par le développement d’une nouvelle gouvernance, les TIC venant amplifier une dynamique qui est un véritable enjeu de rénovation des pratiques politiques .

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