L’urgence d’une démarche éducative d’accompagnement des TIC !

L’actualité nous rappelle régulièrement, et parfois bien cruellement, la nécessité de l’accompagnement éducatif du développement des Technologies de l’Information et la Communication. La semaine passée 22 hackers étaient interpéllés. Le juge chargé de l’instruction notait l’inconscience de ces personnes dont le plus jeune est âgé de 14 ans, face à la gravité de leurs actes. Il soulignait également que ceux-ci étaient même très fiers de “leurs exploits”.

Un reportage diffusé sur une chaîne de télévision, montrait l’impact de ces technologies sur le comportement sexuel des adolescents et sur les dérives qu’elles avaient entraînées.

Ce qui est caractéristique dans ces deux exemples c’est que les auteurs de ces faits parlent devant la police de jeux, inconscients de la conséquence de leurs actes.

À la m@ison nous sommes de plus en plus interpellés par des parents, des enseignants sur la nécessité de faire face à cette nouvelle donne sociale. Bien peu perçoivent encore l’urgence d’un véritable accompagnement éducatif de ces outils, se laissant submerger par l’émotion ou l’ignorance. Je ne jette la pierre à personne, je constate.

Je constate qu’ils sont trop peu nombreux les pédagogues qui alertent sur le phénomène et crient la nécessité d’avoir une véritable approche pédagogique avec les enfants et les jeunes sur la pratique de ces outils.

Il y a urgence !

  • Urgence pour que nos enfants ne confondent pas les jeux virtuels et la réalité imprégnée de virtualité.
  • Urgence à imaginer avec eux d’autres usages.
  • Urgence de les faire participer à la définition de règles de comportement sur le net et avec les outils (ordinateurs, téléphones portables,…) pour se protéger mais également pour leur faire toucher du doigt leurs propres responsabilités.

Face à ces réalités, aucun éducateur n’a le droit de se voiler la face. La m@ison accueille régulièrement en formation des animateurs. Certains pensent encore qu’il ne faut pas utiliser internet et plus globalement les TIC, “c’est trop dangereux”. À travers cette affirmation, je crois que ces éducateurs cachent en réalité leurs propres appréhensions, l’inadaptation de leurs pratiques pédagogiques aux outils du XXI ème siècle. Il ne sert à rien de faire l’autruche. Il est bien plus efficace mais surtout nécessaire de s’atteler à cette question de l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques, les projets de développement sociaux, éducatifs et culturels, faute de se voir confronter à de nouvelles dérives. Contrairement aux propos ambiants, si l’enfant est plus à l’aise que nombre d’adultes avec ces technologies, leurs usages sont limités. Ils sont limités car aucune technologie ne remplace l’adulte et son expérience dans la transmission de valeurs sociales et d’expériences.

Si l’éducation a un sens, il est bien de préparer nos enfants à s’approprier ce monde qui nous entoure, à le comprendre, dans le cadre de relations humaines respectueuses des êtres et des cultures. Avec beaucoup d’autres je suis de ceux qui pensent qu’il ne suffit pas de se plaindre sur le monde que nous allons laisser à nos enfants, mais qu’il faut se battre pour leur donner les moyens d’être critiques, d’accepter la richesse de nos diversités et par conséquent refuser toute conception d’un monde uniforme. Ce n’est pas simple au quotidien de répondre à cette exigence. Des expériences émergent ici et là, enrichissant d’autant les savoirs et savoir-faire qu’il convient de mutualiser. Les réseaux d’acteurs sociaux qui ont au coeur l’appropriation sociale des TIC s’organisent. Ils permettent l’échange, la confrontation des avis, l’auto-formation. Il convient de soutenir leur développement et de s’y investir.

Voir ce qui ne va pas dans l’avènement des TIC comme le montre les deux exemples cités au début de mon billet ou comme le souligne si justement mon ami et collègue Guy Pastre dans son dernier billet, c’est déjà poser les bases d’une action éducative qui ouvre d’autres perspectives.

Voilà tout le sens de l’activité de la m@ison au quotidien. Une appropriation des technologies de l’information et la communication pour :

  • Ne pas en avoir peur !
  • En connaître les enjeux quant aux modifications de modes de relations sociales, culturelles et écomnomiques
  • En avoir la pratique pour les mettre au service de tous
  • En appréhender les usages et les mettre au service d’un développement humain.

Encore une fois, que serait les TIC si elles ne participaient pas à la dose nécessaire d’utopie, pour qu’enfin émerge une société ou l’intérêt général prime!

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